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Lettre de Chipka

Certains l’ont peut-être connu ce projet, il s’appelait Plein Milieu, et l’idée était d’aller à la rencontres d’artistes dont j’appréciais le travail. C’était en 2016, j’avais finis mes études, je n’avais pas encore trouvé de travail. Je m’étais mis en tête de rencontrer les personnes qui m’inspiraient. Ainsi, j’ai pu discuter avec Steffie Brocoli et Noémie Cédille, pris un café avec Cécile de Ektor Studio, skypé avec Matthieu Salvaggio, de Blaze Type, ou encore visité les strasbourgeois du studio Horstaxe… J’allais chez les artistes, discutais une heure ou deux, prenais des photos de l’atelier, les sources d’inspiration, les petits bibelots, les affiches, les crayons, les prototypes. J’ai porté ce projet pendant un an et demi, puis il s’est essouflé. J’avais dessiné un logo, une petite maison toute mignonne, avec deux yeux curieux qui s’enfuyaient par la cheminée. Pour ne pas t’oublier, petit logo, laisse-moi te présenter à nouveau:

Quand j’étais plus jeune, je bidouillais du code sur le vieil ordi familial, j’avais un canalblog, un joueb, un overblog, j’ai bricolé pas mal de trucs, j’avais 15 ans, j’écrivais beaucoup. Puis j’ai arrêté. Avec Plein Milieu, je parlais des autres, c’était plus facile, et puis je suis curieuse, c’était mon prétexte pour aller chez les autres. On y trouve toujours des petits trésors. Et avoir l’opportunité de rencontrer des personnes inspirantes, ça n’arrive pas tous les jours. J’ai voulu changer de cap à un moment, mais je suis restée bêtement coincée dans les limites que je m’étais imposées: parler des artistes, de leur travail, et pas autre chose.

Mais voilà l’affaire: le 14 octobre dernier, j’ai atterri à Sofia, capitale de la Bulgarie. Puis j’ai pris un train, et je suis arrivée à Kazanlak. Pourquoi aller me prendre là-bas? Hé bien, j’y suis jusqu’à la fin du mois de mai, pour y travailler avec l’organisme Open Mind dans le cadre d’un volontariat avec le Corps Européen de Solidarité.

Après avoir passé le mois de septembre en Suède à Hastekasen, je suis rentrée à Paris. Mon premier objectif était de débarquer en Bulgarie SANS le covid. Ce n’était pas très marrant: cela signifiait se confiner, un peu, plutôt beaucoup, éviter les dîners, éviter les copains qui commençaient à tomber malade, alors que j’allais partir sept mois à l’étranger. J’étais plutôt contente de moi, quand le matin du 13 je me suis réveillée avec un mal de gorge. Pas de bol, hin? Pas le temps de se faire tester, et dans la panique j’ai procrastiné avant d’envoyer un sms un peu minable dans le train pour Kazanlak, pour annoncer à ma coordinatrice qui m’accueillait… que j’avais peut-être le covid, mais bon, pas sûr, en réalité, ça ressemble à une rhinite, j’ai pas osé vous le dire, s’il faut que je me confine, pas de souci, j’irai faire un test, blablaba. Bref, c’était nul.

Je n’ai donc pas évité la fameuse quarantaine. Arrivée de nuit, on m’a installé dans ma chambre, dans la maison que je partage avec quatre autres personnes. Pendant quatre jours, j’en sortais pour aller aux toilettes ou prendre ma douche, et on me donnait à manger devant ma porte. J’étais plutôt bien soignée: miel, curcuma, tisane au gingembre, petits plats délicieux. En trois jours, ce que j’ai considéré être un misérable rhume d’automne a finis par disparaître. J’ai finis par faire un test samedi, pour rassurer tout le monde, et les résultats sont arrivés ce lundi: négatif. BON! On va pouvoir commencer maintenant!

Ce premier article sera donc le premier de ce Plein Milieu 2, le logo est provisoire (la maison me sortait par les yeux), le thème n’est pas très propre, j’ai passé trop de temps sur mon écran, donc voilà, il sera comme ça, pas parfait, un peu raté, mais avec le mérite d’exister.